La dernière fois que j’ai vu Antony, il était tout seul avec un piano électronique, au fond d’un couloir, en première partie de ces saletés de Coco Rosie, devant un public jeune et passablement aviné. Hier soir c’était tout autre chose, Laiterie pleine à craquer, concert complet depuis deux mois, ensemble de 7 musiciens et public de médecins en goguette. Et c’était super. Il est drôle, fin et semble avoir gardé le recul et la simplicité qui m’avaient charmés.
Le set a été en grande majorité construit autour de The Crying Light, son dernier disque, qui ne m’a emballé qu’à moitié. Les chansons d’Antony marchent mieux lorsque le piano a un rôle central et sont desservies lorsque celui-ci s’efface, ce qui donne aux morceaux un côté classic-rock assez regrettable. Ceux portés par Antony et son piano décollent alors que les autres semblent juste se dérouler sous nos yeux sans grande excitation. Mais mis à part une petite poignée de morceaux en début de set, l’ensemble a été plus que satisfaisant. Parmi ses derniers morceaux, "Another World", avec un accompagnement tout en drone, et le boogie Lynchéen "Shake That Devil" sont notamment sorties du lot.
Outre les digressions charmantes (dans le désordre les cygnes, son père, les oiseaux de paradis, les artistes) et les sorties de route bienvenues (un morceau inédit et une reprise inspirée du "Crazy in Love" de Beyoncé) ce sont les anciens morceaux, en minorité mais très bien choisis, qui ont fait la réussite du concert. De "Cripple and the Starfish" à "Hope There’s Someone" en passant par "I Fell In Love With a Dead Boy" ou encore un "Fistful of Love" enlevé, Antony et ses Johnsons ont réussi à effacer mes doutes et combler mes attentes.
NB : Antony rejoue cet été à Lyon dans le cadre des Nuits de Fourvière, accompagné de l’Orchestre de l’Opéra du Rhin (!)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire