lundi 27 avril 2009

LIVE: Claudio Rochetti / GI Joe / Thomas Function, Stimultania

24/04/2009


Très bonne soirée.

Claudio Rochetti a fait un set de quelques minutes d'improvisation sur bandes, jouant sur les accidents et la vestusité de sa mixette, modelant l'éphémère pour produire une musique entre noise et drone au résultat convaincant, dépassant le côté intéressant de la démarche pour entrer dans le domaine du sensible. Bonne entrée en matière.

Suivirent GI Joe, duo basse/batterie italien, bien plus stoner que math rock, groove entêtants pour morceaux concis. Le bassiste lance des chants tribaux très 70s et passe sur une seconde caisse claire pour faire partir le tout un peu plus haut. Très bon concert que j'aurais aimé voir durer plus longtemps.

Pour finir, Thomas Function, groupe surprise de dernière minute, quatre jeunes américains avec trois 45 tours sous le bras. Power pop 70s enlevée, très efficace et jouée avec une humilité toute simple qui m'a vraiment charmée. A ranger avec les compilations DIY de Rhino et/ou aux côtés de toute la nouvelle vague lo-fi US actuelle.

Concerts organisés par Komakino (Claudio Rochetti & GI Joe) en collaboration avec la Triple Alliance de l'Est (Thomas Function) à Stimultania.

Claudio Rochetti : http://www.myspace.com/claudiorocchetti
GI Joe : http://www.myspace.com/gijoesucks
Thomas Function : http://www.myspace.com/thomasfunction

lundi 20 avril 2009

LIVE: Micah P. Hinson, CEEAC

19/04/2009


Micah P. Hinson a sorti il y a quelques années de ça un très beau disque, "Micah P. Hinson and the Opera Circuit", que j'ai beaucoup écouté et qui s'était tranquillement installé dans mon quotidien. Sur disque les comparaisons flatteuses pleuvent : Johnny Cash et Willie Nelson pour le côté country traditionnaliste et toute la mythologie qu'il se traîne (drogue, prison, femmes fatales), Tom Waits pour la voix rocailleuse et des contemporains pour les arrangements.

En live c'est : un jeune homme qui se cherche entre hobo et emo boy, qui chevrote plus qu'un chanteur de reprise de Radiohead et qui chante ses morceaux comme s'ils étaient ceux d'un autre. Du côté emo il garde des envolées épiques complètement vides, alimentées par de nouvelles chansons aussi profondes que des SMS, et du côté country il essaie de garder la respectabilité en oubliant la sincérité pourtant indissociable du genre. Il massacre allégrement ses bons morceaux en en faisant des caisses sans arriver à nous faire ressentir autre chose que l'envie d'être ailleurs. Très mauvais concert.

NB: Organisé par Komakino au CEEAC (chouette plafond). A venir : GI Joe à Stimultania vendredi prochain, qui devraient remettre les pendules à l'heure.

http://www.myspace.com/micahphinson

mardi 7 avril 2009

LIVE: Antony & the Johnsons, Laiterie

6/04/2009


Photo : Michael Alan Goldberg

La dernière fois que j’ai vu Antony, il était tout seul avec un piano électronique, au fond d’un couloir, en première partie de ces saletés de Coco Rosie, devant un public jeune et passablement aviné. Hier soir c’était tout autre chose, Laiterie pleine à craquer, concert complet depuis deux mois, ensemble de 7 musiciens et public de médecins en goguette. Et c’était super. Il est drôle, fin et semble avoir gardé le recul et la simplicité qui m’avaient charmés.
Le set a été en grande majorité construit autour de The Crying Light, son dernier disque, qui ne m’a emballé qu’à moitié. Les chansons d’Antony marchent mieux lorsque le piano a un rôle central et sont desservies lorsque celui-ci s’efface, ce qui donne aux morceaux un côté classic-rock assez regrettable. Ceux portés par Antony et son piano décollent alors que les autres semblent juste se dérouler sous nos yeux sans grande excitation. Mais mis à part une petite poignée de morceaux en début de set, l’ensemble a été plus que satisfaisant. Parmi ses derniers morceaux, "Another World", avec un accompagnement tout en drone, et le boogie Lynchéen "Shake That Devil" sont notamment sorties du lot.
Outre les digressions charmantes (dans le désordre les cygnes, son père, les oiseaux de paradis, les artistes) et les sorties de route bienvenues (un morceau inédit et une reprise inspirée du "Crazy in Love" de Beyoncé) ce sont les anciens morceaux, en minorité mais très bien choisis, qui ont fait la réussite du concert. De "Cripple and the Starfish" à "Hope There’s Someone" en passant par "I Fell In Love With a Dead Boy" ou encore un "Fistful of Love" enlevé, Antony et ses Johnsons ont réussi à effacer mes doutes et combler mes attentes.

NB : Antony rejoue cet été à Lyon dans le cadre des Nuits de Fourvière, accompagné de l’Orchestre de l’Opéra du Rhin (!)

Discographie:

Antony and the Johnsons (2000)
I Am a Bird Now (2005)
The Crying Light (2009)