lundi 5 octobre 2009

LIVE: Castanets + Lazarus, Stimultania

04/10/2009


J'aime beaucoup Cathedral, le premier disque de Castanets, le seul de sa discographie à se concentrer sur les chansons et les paroles, évitant les égarements malheureux (solos, rimes faciles, etc) qui empêchent tous les disques suivants d'être mémorables. Il y a bien un ou deux morceaux par disque qui surnagent mais en général ça reste carrément oubliable. Ça a un côté presque étrange, bizarre, ce premier disque, perle de jais, et les suivants (bon First Light's Freeze a ses moments mais il n'annonçait déjà rien de bon) desquels on ne retient pas grand chose. On finit presque à penser à un accident, on remet en questions nos oreilles, notre perception du disque. C'est comme si du jour au lendemain (et finalement très tôt) il avait décidé que ça allait, qu'il avait prouvé ce qu'il avait à prouver et que maintenant il pouvait relâcher la pédale. Ou alors il a rien de plus à dire. Les doutes planent.

Commençons par Lazarus, en première partie, grand et anguleux, cheveux longs sur bûcheron maigre. Et c'était bien. Morceaux construits sur deux ou trois accords, tout en répétition pour mieux se concentrer sur le fond, chansons qu'il me faudra réécouter pour juger plus avant. Bon concert, un charme certain dans l'imperfection, San Francisco sous la neige.

Et après, Castanets. Au départ c'était juste Raymond Raposa et apparemment il s'est fait des potes vu qu'il joue avec quatre musiciens. Lui est déguisé en clochard, cheveux sales, barbe, tongs sous ongles longs, grosse parka pour la nuit sous le pont. Contraste saisissant avec les deux musiciennes proprettes en slim. Les doutes s'épaississent et ne s'éclairciront pas avant la fin du set (très court) duquel ressortirent un "Sway" mignon, le morceau rock du dernier disque et une version tronquée de "You Are the Blood." Le tout très bien joué, mais immédiatement oublié, Raposa faisant le choix de remplacer la sincérité par une pseudo aura mystérieuse que l'on a pas vraiment envie d'éclaircir. Et de se dire qu'au final les mecs qui font du glam rock n'ont peut-être pas le monopole du privilège de la forme sur le fond.

Concert organisé par Komakino à Stimultania, qui font bien les choses.

mercredi 12 août 2009

LIVE : Bill Callahan, Manufaktur

10/08/2009


J'aime beaucoup Bill Callahan. C'est un des seuls artistes dont la discographie tienne la route d'un bout à l'autre (si l'on laisse de côté ses débuts en tant que Smog et son premier disque éponyme), construisant ses chansons autour de lignes répétitives et de paroles toutes en punchlines, évitant constamment d'ennuyer, gardant en ligne de mire une sincérité brute, parfois teintée de cynisme mais toujours dévastatrice, l'art de la formule et de l'économie érigés en principes maître.

Assez étrangement, il passe toujours derrière Bonnie "Prince" Billy et Jason Molina dans les énumérations de très bons songwriters américains alors que, contrairement aux deux précédents, retranchés depuis une demi-décennie dans des territoires très peu aventureux (une country très traditionnelle et assez peu mémorable pour l'un, sous-Neil Young de fond de bar pour l'autre), lui se distingue plus que jamais par des disques impeccables, emplis de morceaux ciselés de manière unique -difficile de comparer son écriture avec celle d'un autre songwriter ou de l'inclure dans un quelconque courant. La seule comparaison vraiment pertinente serait avec tout un pan de la littérature américaine, Callahan tenant assez bien -à mes yeux- le rôle de Grand Ecrivain Américain.

Je suis super fan de Bill Callahan. Tellement que, avec un cercle d'amis très restreint, nous lui souhaitons de ne (plus) jamais connaître le bonheur. Prenant pour preuve le très décevant Woke on a Whaleheart (au titre pourtant prometteur), réalisé alors qu'il filait un amour étonnamment doux avec Joanna Newsom, nous avons décidé que toute amourette non teintée de sang ou d'hystérie ne saurait être admissible.

Notre raisonnement est le suivant : A River Ain't Too Much To Love, dernier disque en tant que Smog est parfait, un de ses meilleurs. Là-dessus il rencontre machine et nous tombe Woke on a Whaleheart pour lequel il a enregistré trois bons morceaux, un ne figurant qu'en face-b. On est gravement déçus et on se dit "il va nous faire comme Jason Molina, il change de nom et maintenant ça va être tout pourri." Un des fondements de nos vies -une des choses inamovibles sur lesquelles nous pouvions compter- n'est plus. Au fil du temps, chacun à sa manière (alcool, bricolage, exil en Chine) nous avons réussi à rendre cette trahison presque supportable, y croyant néanmoins toujours. Et là, oh joie, la sylphe quitta notre vieux chêne pour aller faire la maline dans des clips de MGMT. Qui sortiront à coup sûr le mauvais disque que nous savons tous pertinemment qu'ils ont en eux. La malédiction passée, Callahan a sorti un très bon disque, Sometimes I Wish We Were An Eagle et je saute sur la première occasion de voir mon héros.

Accompagné de quatre musiciens impeccables (violon, violoncelle, guitare, batterie) Callahan a débuté les festivités (hum) avec un "Our Anniversary" tronqué pour faute de soucis de guitare ("its our anniversary, you got the jist of it") avant de se lancer dans un set centré autour de Sometimes I Wish We Were an Eagle qui est un très bon disque (mention spéciale à une version tendue de "All Thoughts Are Prey to Some Beast"). Ils ont également joué "Cold Blooded Old Times", les deux bons morceaux du disque précédent et quelques morceaux de A River Ain't Too Much to Love, dont le fabuleux "Rock Bottom Riser" qui conclût le set. Ca a été la grande classe, mon regard n'a cessé d'errer entre Callahan et Luis Martinez, son batteur au jeu félin, intuitif, complètement habité, incroyable à regarder -pas parce que ça allait vite et qu'il en mettait plein partout- juste parce que c'était beau.

Rappels il y eut, "In the Pines" suivi par une version monumentale de "Bathysphere" (belle surprise) après laquelle on a continué d'applaudir, vu que d'autres gens continuaient d'applaudir aussi et, bonheur, ils sont revenus (après cinq bonnes minutes quand même) pour finir ce concert avec un "Let Me See the Colts" qui fut parfait, à l'image de la soirée.

http://www.dragcity.com/callahan.html

jeudi 4 juin 2009

LIVE : Au + Berg Sans Nipple, Stimultania

3/06/2009



Deux concerts de pop expérimentale, deux duos batterie/clavier hier soir à Stimultania.

Tout d'abord Au (hey you) qui ne m'ont pas laissé une très bonne impression, ça joue très bien mais leurs morceaux manquent de concision, ça grandiloque, ça déborde, ça s'étale et s'éparpille. On hoche la tête de temps en temps mais hop ce passage est déjà fini et on enchaine avec le cinquième pont. Bof.

Berg Sans Nipple continuent dans la même veine, avec une persévérance assez impressionnante (la dernière fois que je les ai vus c'était en 2003 je crois), ils tracent un chemin entre pop, dub et expérimentations sonores mais réussissent à garder une vraie cohésion et une efficacité redoutable. Ils arrivent à se ménager une marge de manoeuvre entre les boucles et gardent une elasticité, un dynamisme qui fait toute la différence. Chouette concert.

Concert organisé par Komakino à Stimultania.

mercredi 3 juin 2009

LIVE: Primavera Sound Festival, Barcelone

27-30/05/2009


MERCREDI

Avant le vrai début des hostilités je suis retourné voir The Intelligence au Side-Car, boite garage en plein centre. C’était toujours bien, supers morceaux et chouette performance. Début un peu chaotique (succession de morceaux hyper courts, difficile de rentrer dans le set) mais une fois le quatrième morceau commencé ça a été parti. Le chanteur a toujours un très gros charisme Mark E Smithien, assez cynique mais plus fun quand même.
JEUDI

C’est parti. Le festival Primavera Sound c’est : 3 jours au Forum de Barcelone (ça déborde avant et après), espace public en dur, architecture en vrille. Super programmation, une organisation impec, une très bonne utilisation de l’espace qui fait qu’on a au final très peu l’impression d’être à un festival. On voit des groupes et on se balade avec des bières entre. Tant qu’il y en a. Et aussi, il y a Barcelone.

Women ont donné un très bon concert, bien meilleur que ce à quoi je m’attendais après l’écoute de leur disque (rock sec, mais pas casse-brique), très noisy et énergique. Bonne surprise qui laisse présager de bonnes choses pour leur second LP.

Je suis passé jeter une oreille à Magik Markers (disques sympas de rock noisy chez drag city) et c’était catastrophique.

Lightning Bolt –vrai moment de grâce, pas forcément celle à laquelle on s’attendait. Le groupe a joué sur scène, en plein soleil (chaud sous la cagoule), ça doit pas arriver souvent mais ça a le mérite de permettre de regarder (ça va vite) sans forcément se taper les cons qui s’énervent. Ca groove méchamment et l’enthousiasme et l’énergie du groupe ont été contagieux, leur set faisant l’effet d’un shoot d’adrénaline en début de soirée. Premier excellent concert du festival.

The Jesus Lizard ont donné le second meilleur concert de la soirée (et peut être du festival). David Yow est toujours aussi (encore plus ?) en colère qu’il y a 20 ans. Il a donné une certaine idée de la classe ce soir, torse nu, jean délavé, sueur sur muscle et beer belly. Energie qui fait plaisir à entendre et à voir, le groupe joue super bien et la présence malfaisante de Yow (qui continue de se jeter sur le premier spectateur venu) ont fait de ce concert un des meilleurs moments du festival.

Ca fait bizarre d’enchainer Jesus Lizard et Phoenix. J’entretiens une relation ambivalente avec Phoenix depuis l’écoute de leur dernier disque - Wolfgang Amadeus Phoenix (hum) : le disque est super mais j’ai de violentes envies de les gifler. En concert ils naviguent entre vrais chouettes moments (les nouveaux morceaux) et égarements vaniteux, pompeux et/ou balloches.

Passons aux choses sérieuses. My Bloody Valentine. Concert avec son énorme, parfois un peu fouillis (joies du concert en plein air), parfois impeccable. On décide de les revoir le lendemain à l’auditorium pendant le chaos final.

Aphex Twin, ouah. On est très loin de l’expérience qu’est (était ?) censée être un concert de Aphex Twin. Tout plat, pas bien.

Wavves a été pathétique, ils ont assez magistralement confirmé que oui, ils étaient bel et bien l’arnaque que l’on pensait. Trois minutes de balances pour demander plus de voix, de guitare ou moins de batterie pour faire juste n’importe quoi. Il semblait improviser à moitié et j’ai eu la désagréable impression de voir un groupe de lycée saoul (ils étaient deux). Même « So Bored », le morceau qui a poussé les gens présents à venir jeter une oreille (pour cause, c’est le seul de bien) a été massacré. Belle dégringolade.

Squarepusher m’a fait de la peine.

VENDREDI

Comme on est des gros malades (mais qu’on se dit qu’on n’est pas les seuls) on se lève tôt pour récupérer des places pour revoir My Bloody Valentine à l’auditorium (capacité : 3000 places), on arrive tôt et on se rend compte qu’on est vraiment des gros malades, vu qu’il n’y a personne. On trouve quelqu’un qui nous dit de revenir à 16h. Après une courte sieste on revient, on récupère les tickets de réservation pour le concert et on se détend au soleil avec des bières (la mer en fond). Cadre incroyable.

La journée a commencé tout doucement. Magnolia Electric Co nous ont resservi le même rock crazy horsien qu’à l’accoutumée, rien de bien intéressant malgré leur dernier 45t qui semblait indiquer un léger changement. Du coup on est allés jeter une oreille à Bat for Lashes, comme sur disque avec moins de basses. Très chiant et pas percutant du tout. On continue notre tour et on va voir Sleepy Sun, rock californien à plein sur scène, canal historique, rien de neuf à l’horizon. On finit devant les Vivian Girls pour deux tiers de set réussis, son étoffé et nouveaux morceaux qui annoncent un chouette deuxième disque. Pas midinettes pour un sou, elles s’amusent beaucoup et font plaisir à voir.

Après on va faire la queue pour avoir une bonne place pour MBV. Du coup on entend The Pains of Being Pure at Heart de loin (super son) et d’après ce qu’on m’en a dit c’était bien. On entre dans l’auditorium on trouve une chouette place et après on attend -3000 personnes qui entrent au compte goutte c’est long. Le concert finit par commencer –tous classe lui a perdu ses kilos en trop depuis Primal Scream et elle est arrivée en robe blanche, très jolie- et c’est probablement une des expériences musicales les plus troublantes et éprouvantes qu’il m’ait été donné de vivre jusque là. Le son était meilleur que le soir précédent mais aussi encore plus fort. On distinguait mieux les mélodies, tout semblait plus net, plus percutant aussi. Le clou du spectacle (les deux soirs mais encore plus le deuxième) fut le traditionnel quart d’heure de bruit blanc au beau milieu de « You Made Me Realize » séance de massage des organes internes, corps engourdi par les vibrations. Le groupe repart ensemble après un regard de Kevin Shields pour finir le morceau et nous laisser complètement lessivés et hagards.

On sort de là et on fait le point : on a loupé The Pains of Being Pure at Heart, Art Brut et Sunn O))) et d’après ce qu’on entend le début de The Mae Shi. On se dépêche comme on peut et on va voir la fin de leur concert que j’aurais vraiment aimé voir en entier, grosse pêche, ambiance de malade, super son et très bon choix de morceaux.

Après il faut choisir entre Fucked Up + Shellac et Dan Deacon (qui joue moitié pendant l’un moitié pendant l’autre). J’ai déjà vu Shellac, j’aimerais bien voir Fucked Up mais le concert de Dan Deacon ce soir avec le Dan Deacon Ensemble -13 musiciens- fait drôlement envie, surtout qu’on ne sait pas si on pourra le revoir sous cette formation. Le concert a été une impressionnante retranscription analogique de ces morceaux –crescendos dance-pop qui semblent ne jamais s’arrêter de monter, continuant sur un terrain qui semble presque vierge, très rarement foulé. Deacon a tenté d’inclure le public, descendant dans la fosse à plusieurs reprise pour leur demander –dans l’ordre de faire un dance circle, de suivre les mouvements d’un de ses potes déguisé en fraise et de faire un love tunnel jusqu’au bout de la « salle ». Rien n’a marché –trop de monde et surtout musique décidemment trop excitante, difficile de se conformer à un cadre lorsque le son envoyé est si enivrant. Enorme concert.

Je file voir la fin de Shellac et retrouver des copains, le son semblait assez léger –surtout comparé à la quasi-totalité des groupes du festival- et on m’a dit que c’était super mais pareil que la dernière fois, qui était pareille que la fois d’avant.

On enchaine vers A Certain Ratio qui nous servent une soupe funk très claire. On finit par se balader –plus grand-chose à voir (la prog a été de manière générale assez légère en fin de soirée lors de cette édition), on tombe devant Bloc Party et on passe notre chemin. Et on se rentre.

SAMEDI

Tout commence au Parc Joan Miro avec Crystal Stilts qui ont joué leur pop sombre de coin de bloc mal famé sous le soleil et les palmiers, devant des gens attablés avec bières. Peinards. Chouette concert, nouveaux morceaux prometteurs. Après il y avait Sleepy Sun à nouveau qui ont fait exactement les même 2 premières minutes de concert, après je sais pas on était plus là.

On file voir Ariel Pink & the Haunted Graffiti dès notre arrivée sur le site. Ca commence vraiment mal, sous-morceaux 60s –au final assez loin des élans 70s des disques- et ça se termine un peu mieux. Lui est fou comme une belette et ressemble à un croisement de Cafard et de Gollum, en robe avec rouge à lèvres et eyeliner, sourire étrange constamment fixé au visage. La fin du set a donc été plus réussie, enchainant un « Can’t Hear My Eyes » parfait avec un « Are You Going to Look After My Boys » avec les Vivian Girls en choristes (qui est à ce jour toujours en train de tourner en boucle dans ma tête), suivis par un « Rama Ya » où tout ce petit monde a semblé vraiment s’amuser.

Après on est allés voir Jesu. Formation basse/guitare/ordi. Ca a commencé assez mal, premier morceau au son très léger mais les choses sont rentrées dans l’ordre dès le second. Super concert, j’aimerais bien voir ce que ça donnerait avec plus de monde (deuxième guitare et batterie). Etrange de les voir sous le soleil (il est très pâlot le Justin) mais c’était génial d’entendre ces morceaux en grand.

Et après il n’y a eu que Neil Young. Et rien d’autre pendant. On jette une oreille, son assez incroyable compte tenu de la taille de la scène, chouette setlist.

On file voir Oneida et j’ai pour ma part eu l’impression d’avoir été brutalisé. Son énorme, très fort et très percutant, grosse première moitié de set krautrock, il fallait suivre, puis ils ont enchainé avec un morceau rock dévastateur et un morceau brutalement autiste. Des gros malades. Super concert.

Ensuite il y a eu LE choix à faire du festival. Jusque là ça avait été plutôt facile. Là il fallait choisir entre Liars et Deerhunter. Je n’avais jamais vu ni les uns ni les autres et, bien que je n’aie pas hésité longtemps, j’aurais peut-être dû.

Je suis donc allé voir Deerhunter qui ont joué devant un nombre de personne assez incroyable. Le public espagnol est en règle générale assez génial. Sauf quand ils se décident à chanter en chœur et à taper les rythmes dans les mains, ce qui pourrait sembler être incompatible avec un concert de Deerhunter. J’ai passé un moment du concert à me demander ce qui se passait –jusqu’au moment où j’ai réalisé que j’avais l’impression d’être à un concert d’Arcade Fire ou de Radiohead. Ils donnaient leur premier (et dernier ?) concert de stade. Et pas de chance, j’étais là. J’aimerais vraiment les voir dans d’autres conditions –celles-ci étant, compte tenu de la relative confidentialité du groupe, complètement exceptionnelles.

J’ai filé à contre courant –tout le monde allant voir Sonic Youth sur la grande scène (déjà vus et, bon, ça va)- pour voir ce que Gang Gang Dance allait bien pouvoir nous faire. Dès le premier morceau j’ai senti que les choses se passeraient bien. Ils ont commencé avec « Vacuum », long crescendo shoegazing avec rafales mesurées de percussions. Ils ont enchainé vieux et nouveau morceaux, n’oubliant heureusement pas de jouer « House Jam ». Un des meilleurs concerts que j’aie vu au festival – répondant à mes attentes, c’est déjà ça- qui aurait pu être un chouette moyen de rebondir pour la seconde partie de la nuit s’il y avait eu de chouettes choses à voir (pas).

Ensuite fin de Sonic Youth, son assez incroyable, beaucoup de monde. Après on a essayé les têtes d’affiches électro de la soirée, DJ/Rupture insupportable et Simian Mobile Disco assez plat. Comme il n’y avait plus de bière (rupture de bière un samedi dès 2h ça le fait moyen pour un festival) et que les voir sobre n’aurait probablement pas été une bonne idée, on n’est pas allé voir les Black Lips et on est rentrés.

DIMANCHE

Retour au Parc Miro pour trois derniers concerts chill-out en après midi. Le one-man show de Karl Blau n’a pas été très convainquant, le concert de Plants & Animals l’a été un peu plus. Ils ont un gros tube sur leur premier disque, qui est un peu entre deux eaux, et de bons nouveaux morceaux. Concert agréable pour la fin de festival.

Après, Kimya Dawson nous a refait son truc antifolk à la con ambiance j’aime les ours woof woof. Pas mal de monde cela dit.

Et voilà. RDV pris pour l’an prochain en espérant qu’ils prévoient plus de bière et de meilleurs trucs en fin de soirée.

BILAN

Meilleurs concerts : My Bloody Valentine / Dan Deacon Ensemble / Jesus Lizard / Gang Gang Dance / Lightning Bolt

Concerts manqués : Liars / The Mae Shi / Jay Reatard / The Pains of Being Pure at Heart / Fucked Up

mercredi 13 mai 2009

LIVE: Mirah + Tara Jane O'Neil, Musée du jouet

12/05/2009

Mirah est un peu la grande soeur de K Records, celle avec les conseils et les pansements pour les autres enfants perdus. Leur Wendy. C'est niais comme comparaison mais le costume de Peter Pan va bien à Calvin Johnson.

J'aime beaucoup Mirah, ses disques ont souvent fait office de phare ou d'éclaircies réconfortantes dans les tempêtes. Elle réussit comme peu d'autres à associer l'intime à l'universel, emplissant ses chansons d'optimisme forcené, fin barrage contenant un flot de doutes néanmoins perceptible. Ce qui est beau chez Mirah c'est son aplomb dans la poursuite d'un idéal en tout, refusant de se laisser aller et gardant la tête hors de l'eau, sur la pointe des pieds. Elle partage une certaine sensibilité avec Phil Elvrum (Microphones, Mount Eerie) avec qui elle a collaboré sur presque tous ses disques.

Elle a joué hier soir avec Tara Jane O'Neil, clairement plus hantée. Elles se sont accompagnées l'une l'autre à la guitare, partageant une batteuse. Le set de Tara Jane O'Neil fut court mais sans faille, elle a réussi à reproduire le charme plein d'écho de son dernier disque.
Mirah a quant à elle beaucoup pioché dans son dernier disque, plus posé, plus sombre aussi, et son set -trop court- aurait bénéficié des envolées pop qui illuminaient ses disques précédents. Ca n'a évidemment pas empêché le charme d'agir, mais je suis resté sur ma faim.

Concert organisé par Hiero au Musée du Jouet de Colmar (chouettes jouets).

Mirah : http://www.myspace.com/coldcoldwater
Tara Jane O'Neil : http://www.myspace.com/tjoistarajaneoneil
Neverneverland : http://www.krecs.com/

mardi 12 mai 2009

LIVE : The Intelligence + The Feeling of Love + TG + Scanners

11/05/2009


Bonne soirée, même si j'ai toujours du mal avec le côté récré pour trentenaires des concerts "rock & roll".

Scanners tout d'abord, londoniens, noisy pop très 90s, très bonne entrée en matière puis gentille dégringolade.

TG, pas mal de synthés, boite à rythme et guitare, le tout maltraité pour un long crescendo inspiré mais pas renversant.

The Feeling of Love, guitare/claviers/ batterie, gros son, très bons morceaux gardant le meilleur du garage et en écrémant le superflu. Grooves entêtants et super cohésion. Très bon concert.

The Intelligence, probablement un des plus excitants groupes US actuels. Energie garage et chant post-punk -Mark E Smith en moins hargneux, mélange très réussi, sans pose ni chichis. La guitare douze cordes apporte un côté très 60s, limite surf, tandis que les claviers lorgnent du côté de la no wave. Excellent concert, qui aurait été mieux sans le concours de lancer de bière.

Soirée organisée par Assonance/Triple Alliance de l'Est au Molodoi.

lundi 11 mai 2009

LIVE : NLF3, Stimultania

4/05/2009


Concert intéressant avec passages envoutants. NLF3 est un trio instrumental parisien, guitare / basse / batterie, plus piano à pouces, cloches, claviers et samples. Le tout tourne sur bases de boucles de guitare et de basse, soutenues par un batteur à énergie métronomique. Influences Tortoise et afrobeat, performance de haute volée même si le tout manque -à mon goût- d'un peu de folie, d'une cassure dans la rigidité des boucles, pour que les morceaux atteignent les hauteurs entrevues.
Concert organisé par Komakino à Stimultania.


et autrement :

Ce soir The Intelligence (+4) au Molodoi. 19h - 5€ infos
Demain soir Mirah et Tara Jane O'Neil au Musée du jouet de Colmar. 19h - 5€ infos

lundi 27 avril 2009

LIVE: Claudio Rochetti / GI Joe / Thomas Function, Stimultania

24/04/2009


Très bonne soirée.

Claudio Rochetti a fait un set de quelques minutes d'improvisation sur bandes, jouant sur les accidents et la vestusité de sa mixette, modelant l'éphémère pour produire une musique entre noise et drone au résultat convaincant, dépassant le côté intéressant de la démarche pour entrer dans le domaine du sensible. Bonne entrée en matière.

Suivirent GI Joe, duo basse/batterie italien, bien plus stoner que math rock, groove entêtants pour morceaux concis. Le bassiste lance des chants tribaux très 70s et passe sur une seconde caisse claire pour faire partir le tout un peu plus haut. Très bon concert que j'aurais aimé voir durer plus longtemps.

Pour finir, Thomas Function, groupe surprise de dernière minute, quatre jeunes américains avec trois 45 tours sous le bras. Power pop 70s enlevée, très efficace et jouée avec une humilité toute simple qui m'a vraiment charmée. A ranger avec les compilations DIY de Rhino et/ou aux côtés de toute la nouvelle vague lo-fi US actuelle.

Concerts organisés par Komakino (Claudio Rochetti & GI Joe) en collaboration avec la Triple Alliance de l'Est (Thomas Function) à Stimultania.

Claudio Rochetti : http://www.myspace.com/claudiorocchetti
GI Joe : http://www.myspace.com/gijoesucks
Thomas Function : http://www.myspace.com/thomasfunction

lundi 20 avril 2009

LIVE: Micah P. Hinson, CEEAC

19/04/2009


Micah P. Hinson a sorti il y a quelques années de ça un très beau disque, "Micah P. Hinson and the Opera Circuit", que j'ai beaucoup écouté et qui s'était tranquillement installé dans mon quotidien. Sur disque les comparaisons flatteuses pleuvent : Johnny Cash et Willie Nelson pour le côté country traditionnaliste et toute la mythologie qu'il se traîne (drogue, prison, femmes fatales), Tom Waits pour la voix rocailleuse et des contemporains pour les arrangements.

En live c'est : un jeune homme qui se cherche entre hobo et emo boy, qui chevrote plus qu'un chanteur de reprise de Radiohead et qui chante ses morceaux comme s'ils étaient ceux d'un autre. Du côté emo il garde des envolées épiques complètement vides, alimentées par de nouvelles chansons aussi profondes que des SMS, et du côté country il essaie de garder la respectabilité en oubliant la sincérité pourtant indissociable du genre. Il massacre allégrement ses bons morceaux en en faisant des caisses sans arriver à nous faire ressentir autre chose que l'envie d'être ailleurs. Très mauvais concert.

NB: Organisé par Komakino au CEEAC (chouette plafond). A venir : GI Joe à Stimultania vendredi prochain, qui devraient remettre les pendules à l'heure.

http://www.myspace.com/micahphinson

mardi 7 avril 2009

LIVE: Antony & the Johnsons, Laiterie

6/04/2009


Photo : Michael Alan Goldberg

La dernière fois que j’ai vu Antony, il était tout seul avec un piano électronique, au fond d’un couloir, en première partie de ces saletés de Coco Rosie, devant un public jeune et passablement aviné. Hier soir c’était tout autre chose, Laiterie pleine à craquer, concert complet depuis deux mois, ensemble de 7 musiciens et public de médecins en goguette. Et c’était super. Il est drôle, fin et semble avoir gardé le recul et la simplicité qui m’avaient charmés.
Le set a été en grande majorité construit autour de The Crying Light, son dernier disque, qui ne m’a emballé qu’à moitié. Les chansons d’Antony marchent mieux lorsque le piano a un rôle central et sont desservies lorsque celui-ci s’efface, ce qui donne aux morceaux un côté classic-rock assez regrettable. Ceux portés par Antony et son piano décollent alors que les autres semblent juste se dérouler sous nos yeux sans grande excitation. Mais mis à part une petite poignée de morceaux en début de set, l’ensemble a été plus que satisfaisant. Parmi ses derniers morceaux, "Another World", avec un accompagnement tout en drone, et le boogie Lynchéen "Shake That Devil" sont notamment sorties du lot.
Outre les digressions charmantes (dans le désordre les cygnes, son père, les oiseaux de paradis, les artistes) et les sorties de route bienvenues (un morceau inédit et une reprise inspirée du "Crazy in Love" de Beyoncé) ce sont les anciens morceaux, en minorité mais très bien choisis, qui ont fait la réussite du concert. De "Cripple and the Starfish" à "Hope There’s Someone" en passant par "I Fell In Love With a Dead Boy" ou encore un "Fistful of Love" enlevé, Antony et ses Johnsons ont réussi à effacer mes doutes et combler mes attentes.

NB : Antony rejoue cet été à Lyon dans le cadre des Nuits de Fourvière, accompagné de l’Orchestre de l’Opéra du Rhin (!)

Discographie:

Antony and the Johnsons (2000)
I Am a Bird Now (2005)
The Crying Light (2009)

lundi 23 mars 2009

Jonathan Richman, Laiterie

21/03/2009


Bon. J'ai vu Jonathan Richman.

J'ai du mal à retenir de bonnes choses de cette soirée. Richman en fait des caisses, cherche à tout prix à plaire au plus grand nombre en faisant le pitre, oubliant au passage de bien jouer ses morceaux. Il a un côté vielle école, "je me nourris des rires et des applaudissements du public" qui pourrait être un moteur pour assurer de bonnes performances, mais plutôt que de justement miser sur la qualité, il coupe court et fait le clown, les morceaux servant de base au spectacle finissant par être bien desservis par celui-ci.
Restent quelques rares bons moments, un "Pablo Picasso" qui réussi miraculeusement à garder sa hargne presque menaçante et une reprise de "Here It Is" de Leonard Cohen au cours de laquelle, évidemment (et heureusement!), il n'en a pas trop fait. "My Baby Loves Me", "Her Mystery Not of High Heels and Eye Shadow" et "No One Was Like Vermeer" surnagent difficilement tandis que le reste coule ineluctablement.
On a beaucoup de raisons d'aimer Jonathan Richman et d'en dire du bien, mais d'après ce que j'en ai vu samedi soir, et c'est bien dommage, ses concerts font exception à la règle.

mardi 17 mars 2009

LIVE : Animal Collective, Laiterie

16/03/2009


Très bonne soirée, même si j'ai pas mal eu l'impression d'être un aimant à cons une grosse partie du temps.

Set réussi de Pantha du Prince, mais qui n'est pas vraiment arrivé pas à me faire vibrer, trop court, trop tôt, il ne nous a pas laissé le temps de nous réchauffer. Dommage car pour une fois la qualité des morceaux était à la hauteur de l'exigence -supposée- de la musique.

Animal Collective (toujours en trio) a donné un très bon concert. A trop parler de leur musique on en oublie les chansons simplement touchantes qu'elle camoufle, du message de soutien fraternel de Brothersport aux ambitions matérialistes minimales de My Girls. Leurs morceaux ne sont pas les trips psychédéliques sans fonds que l'on pourrait imaginer de prime abord et le groupe a réussi hier soir, en trouvant un équilibre juste entre l'introspection désarmante de Panda Bear et l'enthousiasme communicatif d'Avey Tare, à nous faire ressentir une étonnante palette d'émotions.
Mis à part un My Girls décevant, qui s'est dégonflé avant d'atteindre les sommets entrevus, le set, composé en grande majorité de morceaux de Merriweather Post Pavilion, a été mené de mains de maîtres, aboutissant à un intense enchainement Fireworks > Brothersport qui nous a envoyés dans les étoiles, où nous fûmes rapidement rejoints par un Summertime Clothes complètement ébouriffant. Le groupe nous a gentiment fait redescendre sur terre avec un Leaf House bienvenu et puis je suis rentré à la maison en maudissant ces cons qui oublient de pas aller aux concerts.

Discographie :


Spirit They're Gone, Spirit They've Vanished (2000)
Danse Manatee (2001)
Hollinndagain (2002)
Campfire Songs (2003)
Here Comes the Indian (2003)
Sung Tongs (2004)
Feels (2005)
Strawberry Jam (2007)
Merriweather Post Pavilion (2009)

vendredi 6 mars 2009

LIVE : Pneu, Stimultania

05/03/2009


C'était super. J'aime pas trop le math-rock vu que souvent, le math rock c'est très chiant, ils arrêtent pas de nous changer le rythme et ça nous fait tomber quand on essaie de taper du pied (envoyez-moi des recommandations si vous trouvez que je pousse un peu).
La réussite de Pneu se situe dans un parti-pris concis et mélodique tout en se ménageant un espace de liberté qui n'est jamais contre-productif. En gros, ils s'amusent, regards complices et malicieux, à nous entrainer dans des mini trances euphorisantes.
Et nous on suit, les yeux grand ouverts, bluffés par les breaks du batteur, les plans ultra mélodiques que le guitariste tombe à la vitesse de la lumière et l'alchimie présente entre eux. Les morceaux avancent inéluctablement, bulldozer contre serpent géant, construisant et occupant l'espace ménagé par des bases rythmiques accessibles bien que toujours en mouvement. Les têtes dodelinent en rythme et tout le monde semble passer un bon moment, se rapprochant (timidement hein, on est à Strasbourg), morceau après morceau, du groupe installé au milieu de l'espace, à la Lightning Bolt.
Excellent concert, ça fait plaisir de voir un groupe qui donne tout et s'amuse autant. Soirée pleine de joie et d'enthousiasme communicatifs avant retour sous la pluie, qui n'aura pas réussi à effacer mon sourire.

Discographie :


Pince Crocodile EP (2006)
Pince Monseigneur (2009)

mercredi 25 février 2009

2008 : Gang Gang Dance - Saint Dymphna


Mon premier souvenir de Gang Gang Dance est un set complètement débridé, incompréhensible et vraiment pas loin d’être pénible une nuit de fin de printemps au festival Primavera. Maquillés et gesticulant sur une musique qu’ils semblaient être les seuls à comprendre (bien que le public espagnol soit assez impressionnant niveau ouverture d’esprit), la chanteuse n’en finissant plus de faire n’importe quoi. J’ai regardé en entier cela dit, abruti, attendant patiemment la suite.
Plutôt rancunier (bien que de bonne volonté), c’est néanmoins avec plaisir que je me suis plongé dans Saint Dymphna, après avoir prudemment gouté l’eau du bout du pied.
On parle souvent d’Animal Collective lorsqu’on parle de Gang Gang Dance, la plupart du temps par paresse mais, pour une fois, la comparaison est appropriée sur pas mal de points. Les deux groupes suivent une trajectoire globale assez similaire, laissant les expérimentations les guider pour finir, dans le cas de leurs derniers albums respectifs, à une musique pop que l’on qualifierait volontiers, bien qu’à tort, d’accidentelle tellement elle est peu conventionnelle. Les deux groupes partagent également un goût certain pour la world music (qui dans le cas de Gang Gang Dance peut être une sorte de réinterprétation de la non-vague No Wave du début des années 80), ayant la bonne idée de donner vie à leurs morceaux en leur glissant rythmes syncopés et chants tribaux sous la peau.
Les différences maintenant. Frère caché du très ensoleillé Merriweather Post Pavilion, Saint Dymphna est habîté par une impressionante fougue expérimentale. On se retrouve avec un magma pop avant-gardiste excitant mêlant influences pop, noise, world, dance et hip hop, le tout avec une atmosphère très urbaine, plus dure et froide que celle de leurs compatriotes.
La vraie réussite du disque se situe dans l’équilibre que le groupe arrive à trouver entre expérimentation et structures pop, réussissant à préserver une délicieuse instabilité, goûtant à tout avec une gourmandise d’enfant qui ne se refuse rien.
Super album, à la fois déconcertant et excitant, qu'on ne se lasse pas d'explorer.

jeudi 19 février 2009

LIVE : Crystal Antlers, Laiterie

19/02/09



Les californiens ont bien joué mais ont eu la mauvaise idée de s’arrêter après une demi-heure de concert alors qu’on commençait à vraiment bien s’amuser. Probablement pas de leur faute (quatre groupes ce soir là à la Laiterie et probablement pas grand monde venu pour les voir eux) mais très frustrant tout de même.
La qualité était pourtant présente, ils ont joué quasiment tout leur EP et deux nouveaux morceaux extraits de leur album à paraître en avril chez Touch & Go (une des ultimes sorties du label avant sa fermeture), psyché et punk, impressionnants de fougue et de maitrise. Le chanteur/bassiste fait mal à voir, la voix constamment déchirée, tous semblent habités par leurs morceaux, les portant autant qu'ils les laissent les porter.

samedi 14 février 2009

LIVE : The Walkmen, Poudrière

13/02/2009



J'ai une liste secrète de groupes que j'adorerais voir et les Walkmen y figuraient très haut. On pose les choses clairement : je suis un très gros fan du groupe.
Ce qui explique que, malgré un certain nombre d'éléments qui auraient pu me voir sortir déçu du concert il n'en a rien été. La longueur du set (trois quarts d'heure) et un côté très décousu, pas d'enchainements, pas vraiment l'impression qu'il y ait eu, justement, un set défini. Une certaine nonchalance aussi, naturellement présente chez eux mais ici accentuée par les conditions -jouer en milieu de soirée avec des groupes n'ayant pas grand chose à voir, à Belfort, en hiver et devant pas des masses de monde.
Il n'empêche que je suis sorti de là super content. De les avoir vus, tout simplement, mais aussi parce que la qualité de leur set a complètement effacé les éléments sus-cités. Hamilton Leithauser, d'un charisme fou, a tout donné au chant, méritant pleinement le titre officieux de meilleur chanteur actuel que nombre de groupes outre-Atlantique n'hésitent pas un instant à lui décerner.
Outre un nouveau morceau un brin timide, le groupe a pioché dans tout son répertoire, passant d'un « Look Out the Window » au charme délicieux aux monuments imparables que sont « In the New Year » et « Thinking of a Dream ». Les Walkmen, loin d'avoir livré un concert parfait, ont néanmoins réussi, grâce à la qualité de leurs compositions et à un plaisir palpable de les jouer, à nous enchanter avec leurs chansons sans âge, uniques décoctions d'urgence punk et de nonchalance 50s. Vivement la prochaine fois.

NB: Concert programmé dans le cadre du festival Generiq (http://www.generiq-festival.com/)

Discographie :


Everyone Who Pretended to Like Me Is Gone (2002)
Bows & Arrows (2004)
A Hundred Miles Off (2006)
You & Me (2008)

http://www.thewalkmen.com/
www.myspace.com/thewalkmen

vendredi 13 février 2009

LIVE : Vivian Girls, Laiterie

11/02/2009



Au mieux, je m’attendais à ce qu’elles jouent bien leur album. Au pire qu’elles le jouent mal. La surprise est venue d’ailleurs : elles ont joué beaucoup de nouveaux morceaux (elles filent enregistrer leur deuxième album une fois cette tournée européenne terminée) très réussis, plus sombres que ceux présents sur leur premier album.
Les trois jeunes femmes ont enchainé les morceaux, diamants pop bruts de décoffrage, avec solos sur trois notes comme il faut. Leur sensibilité alliée à une sincérité évidente, débordant le cadre de leurs chansons pop grimées en punk, les place au dessus de nombre de leurs contemporains.
Au fil de ce concert épatant, les Vivian Girls nous ont emballé avec un aplomb impressionnant et un vrai plaisir de jouer ces morceaux pop enfouis sous une esthétique sonore lo-fi de bon ton outre-Atlantique en ce moment (voir aussi : Times New Viking, Wavves et le label Slumberland). Une réussite enthousiasmante.

Discographie :


Vivian Girls (2008)

http://www.viviangirls.net/
www.myspace.com/viviangirls

jeudi 12 février 2009

LIVE : Matt Elliott, Stimultania

21/11/2008


Matt Elliott a été bien décevant sous ses nouveaux habits de chanteur à message. Jusque là Matt Elliott c’étaient des morceaux avec des fantômes autour, un truc viscéral et hantant, rempli de chœurs et de lamentations (voir les deux majestueux premiers albums sous son nom) et là il nous gâche tout en sortant une anthologie de messages anarcho-adolescents tels que l’embarrassant premier morceau joué ce soir là, mettant en musique un message gravé au compas sur pas mal de tables de collèges de France : « Sarko enculé » (oui, en français).
On est très, mais alors très loin de la finesse des sentiments partagés sur ses deux premiers disques et lors des tournées suivantes. Il ne joua quasiment que des morceaux extraits de ses deux derniers albums, « Failing Songs » et « Howling Songs », pas vraiment ses meilleurs, beaucoup de pamphlets primaires sans grande profondeur, oubliant les sous-entendus, les laisser-entendre de ses premiers morceaux. Pas beaucoup de subtilité, d’intelligence ou même de courage à appeler les auditeurs à prendre un fusil et tuer des banquiers (sans rire). Le parti pris intimiste de ses premiers disques, les suggestions voilées, les confidences, même cachées sous des couches de son étaient bien plus touchantes, sincères et justes.
En privilégiant son dégoût du capitalisme, des banquiers et du reste à l’intimité, Matt Elliott, en rase-motte, n’arrive à atteindre que la profondeur de la rébellion adolescente. Ses morceaux, d’ordinaire de fragiles architectures de guitares et de chœurs ont perdu une grande partie de leur charme, de la magie qui faisait de ses concerts des expériences viscérales et quasi-mystiques. Les fantômes ne furent pas convoqués ce soir, et la belle noirceur des morceaux de Matt Elliott s’est vue lâchement plaquer au sol par des chansons tristement rebelles.

NB : Concert organisé par Komakino à Stimultania (très belle expo de Naohiro Ninomiya). Matt Elliott devrait revêtir pour un prochain disque les vieux habits enfumés de Third Eye Foundation.

Discographie :

The Mess We Made (2003)
Drinking Songs (2005)
Failing Songs (2006)
Howling Songs (2008)

http://www.thirdeyefoundation.com/

mercredi 11 février 2009

LIVE : A Place to Bury Strangers, Laiterie

13/11/2008


Après un léger moment d’hésitation, une impression de manque de cohésion lors des premiers morceaux, la machine s’est mise en marche et, même si elle n’a pas réussi à atteindre le niveau de précision de leur album, A Place to Bury Strangers nous a gratifiés d’un très bon concert.
Abrasifs, noisy en verve (ils fabriquent leurs propres pédales d'effets), leur musique calée entre shoegaze, noise et punk, met à execution en live les menaces ressenties sur disque. Les morceaux sont réussis, quelques fois malmenés par cette surenchère dans la violence sonore, mais la plupart du temps les mélodies surnagent tandis que le chant se faufile entre les fréquences.
Cerises sur le tas de ferraille, leur set s’est achevé avec deux impressionnants déluges sonores sous stroboscopes (notamment un « Ocean » terrassant), valant à eux seuls le déplacement. Les deux guitares d'Oliver Ackermann n'en sont pas sorties indemnes et nos oreilles non plus.

Discographie :


A Place to Bury Strangers (2007)

A Place to Bury Strangers :
http://www.aplacetoburystrangers.com/
www.myspace.com/aplacetoburystrangers

Death by Audio :
http://www.deathbyaudio.net/
www.myspace.com/deathbyaudioshows