jeudi 12 février 2009

LIVE : Matt Elliott, Stimultania

21/11/2008


Matt Elliott a été bien décevant sous ses nouveaux habits de chanteur à message. Jusque là Matt Elliott c’étaient des morceaux avec des fantômes autour, un truc viscéral et hantant, rempli de chœurs et de lamentations (voir les deux majestueux premiers albums sous son nom) et là il nous gâche tout en sortant une anthologie de messages anarcho-adolescents tels que l’embarrassant premier morceau joué ce soir là, mettant en musique un message gravé au compas sur pas mal de tables de collèges de France : « Sarko enculé » (oui, en français).
On est très, mais alors très loin de la finesse des sentiments partagés sur ses deux premiers disques et lors des tournées suivantes. Il ne joua quasiment que des morceaux extraits de ses deux derniers albums, « Failing Songs » et « Howling Songs », pas vraiment ses meilleurs, beaucoup de pamphlets primaires sans grande profondeur, oubliant les sous-entendus, les laisser-entendre de ses premiers morceaux. Pas beaucoup de subtilité, d’intelligence ou même de courage à appeler les auditeurs à prendre un fusil et tuer des banquiers (sans rire). Le parti pris intimiste de ses premiers disques, les suggestions voilées, les confidences, même cachées sous des couches de son étaient bien plus touchantes, sincères et justes.
En privilégiant son dégoût du capitalisme, des banquiers et du reste à l’intimité, Matt Elliott, en rase-motte, n’arrive à atteindre que la profondeur de la rébellion adolescente. Ses morceaux, d’ordinaire de fragiles architectures de guitares et de chœurs ont perdu une grande partie de leur charme, de la magie qui faisait de ses concerts des expériences viscérales et quasi-mystiques. Les fantômes ne furent pas convoqués ce soir, et la belle noirceur des morceaux de Matt Elliott s’est vue lâchement plaquer au sol par des chansons tristement rebelles.

NB : Concert organisé par Komakino à Stimultania (très belle expo de Naohiro Ninomiya). Matt Elliott devrait revêtir pour un prochain disque les vieux habits enfumés de Third Eye Foundation.

Discographie :

The Mess We Made (2003)
Drinking Songs (2005)
Failing Songs (2006)
Howling Songs (2008)

http://www.thirdeyefoundation.com/

1 commentaire:

  1. Pourquoi à chaque fois qu'une artiste opte pour une direction différente, on ne cherche pas juste à écouter. Du Third Eye fondation, allez, fait péter les boucles sombres énigmatiques...Ce concert était tout aussi sensible et différent. Ne pas remarquer son jeu de guitare, c'est avoir un peu de merde dans les oreilles...mais bon, allez fait péter les boucles de Third Eye et des remixs de Björk, arrête de chanter, ta voix elle pue (quelle voix vibrante oui!). A Strasbourg, c'est toujours le même truc: des gens qui ont un siècle de retard. Et après moi j'écoute pas la musique pour les paroles mais pour l'émotion qu'elle véhicule. Et là y'avait une locomotive avec un vrai conducteur à bord. Dommage d'être passé sous le train.

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